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Une lettre de Fayez Bictache sur les effets dialectiques des crises

03.05.2011


Fayez Bictache a écrit une série d’articles très percutants à la rubrique Forum dans Le Mauricien, quotidien où il a également donné une superbe interview sur la situation en Egypte post-soulè1vement. Nous avons le plaisir de publier ici une lettre que Fayez Bictache a adressée à LALIT le 16 janvier 2011 dans laquelle il avait, entre autres, déjà prédit que les crises économiques allaient jouer un rôle de “très grande importance” et nous avons vu cela se vérifier avec les soulèvements en série et d’une grande ampleur dans le monde Arabe.

Voyez au bas sa lettre nous souhaitant les meilleurs voeux pour 2011:

Camarades de Lalit
Je vous souhaite les meilleurs voeux pour l’année 2011. J’espère qu’elle sera plus favorable pour le peuple travailleur à Maurice et pour tous les peuples de par le monde luttant pour leur dignité et leur émancipation de la domination et de l’exploitation.

Je voudrais aussi féliciter en observateur engagé Lalit, sa direction et tous ses militants pour leur très bon travail au cours de 2010 et antérieurement, qui fait honneur à tous les travailleurs. Que ce soit à propos de la défense de leurs acquis historiques face au rouleau compresseur de l’ultra-libéralisation du globe, ou pour le parachévement de l’indépendance , pour la promotion de la langue nationale, ou encore dans l’initiative de repenser la politique économique dans une optique d’autonomisation, dans la lutte contre l’ethnisication en vigueur partout dans le monde et pour la réforme constitutionnelle, dans l’analyse pertinente de la crise actuelle du capitalisme financier , ou l’interêt porté à l’importance de l’analyse théorique en conformité avec la pensée sociale émancipatricet, la prise en compte de la dimension internationale dans les points chauds de la résistance populaire à l’impéralisme (Palestine, Amérique Latine…) à tous ces crénaux nous trouvons présente Lalit. Ceci est d’autant plus appréciable qu’il n’est guère aisé de nager à contre courant en notre époque de reniement et de renoncement, de démission et de capitulation.

Je suis de ceux qui donne à la crise actuelle une très grande importance. Toutes les crises, surtout lorsqu’elles ont l’amplitude de celle de 2008 sont des laboratoires historiques, des écoles d’enseignements, des démonstrations vivantes des tares et des vices du capitalisme, et par là de magnifiques boosters de la conscience politique de classe, des instruments d’élucidation de la réalité sociale. Mais les crises sont aussi des occasions pour les forces sociales dominantes d’ écraser encore plus par la violence économique les masses laborieuses. L’issue de cette dialectique entre ces deux forces antagoniques dépend de l’état de la capacité de lutte des travailleurs de par le monde . Un parti de socialisme authentique c’est-à-dire alternatif au capitalisme, a devant lui de grandes tâches historiques à mener durant une longue période préparatoire dans laquelle sa pratique devra enrichir la pensée socialiste. Une pensée affectée par la Grande Régression qu’ont subie les classes laborieuses ( “downturn”) mais toujours étonnement vivante et infiniment plus prometteuse en termes scientifiques que la piteuse rhétorique dominante.

Plus important que la crise elle même, et de savoir si elle est finie, finissante ou pas tout à fait, est la situation chronique de crise dans laquelle vit le monde depuis 1971, et dans une rétrospective plus longue depuis 1914.Etat qui augure- si cette crise de 2008 serait bien terminée- qu’une autre crise ne saurait tarder à éclater encore plus virulente. La relecture de la crise de 1929-1939 est très instructive. L’histoire certes ne se répète pas, mais elle connait des récurrences en raison des tendances longues et lourdes qui l’habitent.

Fayez Bictache