18.04.2010
[L'interview de Ram Seegobin paru dans Le Mauricien du 12 avril 2010]
" Le niveau de la campagne est affligeant "
Ram Seegobin, qui atteindra bientôt ses 70 ans, reste toujours fidèle à son engagement révolutionnaire, c`est-à-dire militer pour " la création d`une société qui n`a pas d`inégalités, ni de classes et qui ne dépend pas de la gourmandise de certains et la misère des autres ". Le dirigeant de Lalit se refuse à se joindre aux deux blocs en présence. " Les deux alliances ont une idéologie qui est en faveur du système capitaliste de l`économie du marché. Nous avons une vision qui est diamétralement opposée ", souligne-t-il dans l`interview qu`il nous a accordée. Ram Seegobin espère qu`un jour " il y aura un regroupement des partis qui ont la même vision ". Invité à commenter le niveau de la campagne électorale, il le trouve affligeant et préconise la création d`une nouvelle culture politique.
La campagne électorale en vue des prochaines élections vient de débuter... Pouvez-vous nous donner vos premières impressions ?
La manière dont les alliances ont été constituées a dévoilé quelque chose d`assez malsain sur la scène politique des partis bourgeois. On a vu l`épisode de l`alliance bleu-blanc-rouge. Il semble qu`il y ait eu beaucoup de chantage de la part du MSM avant d`arriver à sa constitution. Du côté du MMM, quoi que l`on présente la configuration MMM-UN-MMSD comme une alliance, ce n`est pas nécessairement le cas. D`ailleurs, la couleur du regroupement est mauve, le symbole, le coeur. De plus, l`UN et le MMSD ne représentent pas grand-chose. Ce sont des petits regroupements autour d`un candidat. Finalement pour cette élection, nous avons deux grands partis, l`un remportera les élections et l`autre fera l`opposition.
Jusqu`ici, nous avons eu droit à des grands débats sur le choix des candidats ou sur l`avenir de Sithanen. Nous ignorons encore quels sont leurs programmes et leurs projets de société... Et personne ne semble s`y intéresser. La campagne électorale est devenue un exercice où l`on encourage l`électeur à voter en faveur du mouvement qui semble le plus apte à remporter les élections. C`est ce qu`indiquent d`ailleurs les banderoles qui invitent à voter pour l`équipe gagnante. C`est l`argument principal aujourd`hui. Nous craignons que la configuration de ces deux alliances, qui est presque la même qu`en 1983, ne tende vers une polarisation communale. Nous souhaitons que la situation reste sous contrôle et ne se dégrade pas.
Compte tenu de la situation actuelle, Lalit a préféré ne pas présenter de candidats. En revanche, nous ferons une campagne sur la base d`un programme qui sera présenté à la presse cette semaine. Ce sera un programme de lutte qui donnera un compte-rendu du travail abattu au cours des cinq dernières années, c`est-à-dire notre bilan de lutte... Et qui donnera aussi une indication sur ce que nous ferons durant les cinq prochaines années. À la lumière des tractations de ces dernières semaines, on aurait pu avoir un gouvernement Ptr-MMM. Il est clair que ces alliances sont à géométrie variable. Tous ces partis - Ptr, MSM, MMM, MMSD - ont pratiquement la même politique économique et sociale et ils ont presque travaillé ensemble, peut-être même qu`ils travailleront de concert après les élections. Un journaliste m`a demandé récemment si je craignais un 60-0... Ma réponse était : " Ah bon ! Avez-vous remarqué une opposition au parlement ? " Au parlement, il y a eu une opposition loyale et une autre opposition qui a essayé de devenir loyale. Il n`y a pas eu de vraie opposition face à la politique gouvernementale.
à la lumière des premiers meetings et des premières déclarations publiques pensez-vous qu`un débat est engagé ?
Le niveau de la campagne est plus affligeant que d`habitude. Nous avons écouté le discours de Bérenger à Vacoas et entendu celui de Navin Ramgoolam à Port-Louis. Le niveau est affligeant. L`un a trouvé que l`autreli pre pou mor et l`autre que la main de son adversaire tremble. Le MMM est dans l`opposition depuis quatre ans et demi. Cela veut dire qu`il a été contre la politique économique de Rama Sithanen. Or, aussitàt que ce dernier a eu un problème au niveau de l`Alliance de l`Avenir, il a manifesté tout de suite sa sympathie envers lui. L`aspect économique a été occulté et nous nous retrouverons au milieu d`une campagne banale et courte de juste deux semaines et demi. Je ne vois pas quand les programmes seront publiés. D`ailleurs, les gens ont commencé à regarder ces programmes de façon cynique. La campagne sera très courte. Il n`y a ni le temps ni la volonté pour avoir un vrai débat entre deux projets de société.
Trois semaines de campagne ne suffisent pas, selon vous ?
La courte durée de la campagne électorale banalise en quelque sorte les élections générales elles-mêmes. Nous n`aurons pas un vrai débat démocratique. C`est triste ! Au niveau de Lalit, nous essaierons de mener une campagne sur la base des thèmes bien précis.
Nous insisterons sur la nécessité d`une diversification agricole pour la production alimentaire, pour une vraie réforme agraire. Nous mènerons une campagne sur la nécessité d`une réforme électorale de manière à enlever le système de Best Loser. Nous ne sommes pas en faveur de l`élimination du système de Best Loser en isolation, mais dans le cadre d`une réforme électorale générale. Sinon il y aura des dangers.
Nous insisterons sur une réforme électorale avec une dose de proportionnelle. Ce qui permettra aux partis d`apporter eux-mêmes des corrections par rapport aux différents critères qui les intéressent. Nous mènerons une campagne très dure contre le rétablissement de la peine capitale, qui est une mesure rétrograde. Nous proposerons la décriminalisation de l`avortement. Parallèlement à une campagne en faveur d`une politique économique alternative, nous militerons pour le développement des énergies renouvelables qui ne doit pas se limiter à la bagasse. Nous militerons contre les deux nouvelles lois du travail qui changent le rapport de force au détriment des travailleurs et pour l`utilisation de la langue maternelle dans l`éducation.
S`agissant des Chagos, les Britanniques ont franchi un nouveau palier en indiquant qu`il ne faut pas compter sur eux pour négocier quoi que ce soit. Nous estimons que cette question doit être portée devant la Cour internationale de Justice. Dans le cadre de la lutte concernant l`exercice de la souveraineté mauricienne, trois éléments sont inséparables : droit de retour, souveraineté et le démantèlement de la base de Diego Garcia. La semaine dernière, nous avons organisé une manifestation qui a reçu une bonne participation. S`il y a une action à entreprendre, même en pleine campagne électorale, nous le ferons.
Le programme qui sera présenté mardi n`est pas un programme de gouvernement. Nous l`utiliserons pour contacter des gens individuellement, pour recruter et pour expliquer notre fonctionnement. Un tract sera diffusé sur le plan national.
Vous avez été un observateur attentif de la vie mauricienne depuis l`Indépendance... Est-ce que Maurice évolue vers une nation mauricienne ?
Certainement ! Au niveau de toutes les nations, il y a des conflits entre les groupes. L`évolution vers un mauricianisme total et intégral est un rêve. Nous devons toutefois nous assurer que les différences entre les groupes ne soient pas exploitées et utilisées pour des besoins économiques ou politiques. C`est la raison pour laquelle nous avons mené campagne en faveur de l`élimination du communalisme dans la Constitution. Notre problème est qu`un certain nombre d`associations communalo-religieuses obtiennent trop d`espace dans les médias. Nous ne voyons pas non plus pour quelle raison elles devraient avoir accès au Premier ministre et aux ministres. Il ne faut pas donner autant d`importance aux associations potentiellement dangereuses.
Ne devrait-on pas les écouter au nom de la liberté d`expression ?
La liberté d`expression doit être mise en relation avec ce que disent les gens. S`ils disent des choses qui mettent en danger la fabrique de la société, on devrait faire attention. Il y a une législation qui interdit l`utilisation de propos susceptibles d`attiser la haine raciale.
Je crois que les discours et actions de certaines organisations vont dans la direction de l`incitation et de la division communale. Elles n`auraient pas dû avoir l`importance que nous leur accordons.
Je dois reconnaitre que dans une certaine mesure, il y a de plus en plus d`échanges au niveau social. Les gens de différents bords sont conscients que nous sommes dans le même bateau et que les divisions sont inutiles. Cependant, lorsque nous entrons dans une situation de crise, on voit des gens par milliers qui tentent de quitter le pays.
Franchement, si au niveau du discours politique l`accent était mis sur les inégalités sociales produites par un système économique, les gens attribueraient moins leurs difficultés à leur situation de classe.
Les partis politiques font de plus en plus appel aux jeunes. Que pensez-vous de la jeunesse mauricienne aujourd`hui ?
Certainement, il y a une différence entre la jeunesse d`aujourd`hui et celle des années 70. Il y a une dérive vers une forme d`individualisme. Même le système d`éducation encourage cette tendance. Lorsqu`on parle d`élitisme, l`on propose un système où les élèves réfléchissent selon un système "chacun pour soi". Chacun doit être plus fort que l`autre. C`est une forme individualiste que le système encourage. Sur le plan économique, on encourage l`entrepreneuriat. Or, l`entrepreneur est par excellence un individu qui essaie de progresser sur le dos des autres. Ce discours encourage cet individualisme qui est contraire à l`esprit coopératif. Notre société ne sait pas encore comment maitriser les nouvelles technologies. Les gens sautent sur internet, sur Facebook. Des jeunes consacrent des heures à ces moyens de communication négligeant les contacts humains qui disparaissent à travers Facebook.
On ne cherche plus des solutions à travers des actions collectives qui caractérisaient la jeunesse des années 70. Les gens cherchent une solution individuelle à tous les problèmes.
Quel est le sens que vous donnez à l`engagement révolutionnaire ?
Il n`a pas beaucoup changé. Il vise d`abord la création d`une société qui n`a pas d`inégalités, de classes et qui ne dépend pas de la gourmandise de certains et la misère des autres. Il n`accepte pas que cette finalité soit considérée comme impossible ! Tout notre travail va dans cette direction. Regardez le système économique à Maurice aujourd`hui... Le degré d`exploitation a-t-il diminué ? Les inégalités sociales ont-elles diminué ? Nous ne voyons pas de grande différence. Ce qui a changé, c`est que les partis et les gens, qui luttaient contre ce système à l`époque, ont abandonné le combat.
Que pensez-vous des deux grands blocs politiques qui s`affrontent pour les prochaines élections ?
Ce sont deux grands blocs constitués de politiciens de carrière. Je ne connais personne dans ces deux blocs qui ont encore une conviction véritable ou qui ont en tête un projet de société et des idéaux. Ce qui est évident c`est que les éléments de ces deux blocs ont une obéissance totale vis-à-vis du leader. Le leader décide tout et a toujours raison. Qui seront candidats ? Le leader décidera. Est-ce que Sithanen sera candidat ? Le leader décidera.
Au sein du Ptr, la situation est plus grave que dans le MMM. Le leader suprême des mauves décide tout, mais il le fait dans la transparence. Au Ptr, les leaders ont une tentation autocratique. Certains ministres ne peuvent ouvrir la bouche sans évoquer la vision du Premier ministre. Ils ne le font pas par conviction mais agissent comme des opportunistes et des carriéristes. Ils sont prêts à tout pour obtenir un ticket ou un ministère. C`est un mauvais présage pour l`avenir que d`avoir un personnel politique qui ne doit pas réfléchir mais qui doit écouter ce que dit le leader. Ce qui nous éloigne de la démocratie participative.
Nous avons une démocratie formelle sans un véritable contenu démocratique.
Cela n`est-il pas dû au fait que le Premier ministre est exigeant au sujet de ses prérogatives ?
Pour un Premier ministre qui est à cheval sur ses prérogatives, comment expliquer que ce soit un petit partenaire qui choissise la date des élections et un autre partenaire, qui a été crédité de 4 % de l`électorat, qui choisisse son ministre des Finances. De plus, ces petits partis ont déjà choisi leurs circonscriptions pour leurs candidats, laissant les autres pour le Ptr. Il parait que le leader du Ptr n`a pas un contrôle sur les candidatures.
Ne regrettez-vous pas que Lalit n`occupe pas une place plus importante dans la politique locale ?
Regardons les deux grandes alliances qui peuvent remporter les élections. En 2005, l`Alliance sociale comprenait le Ptr, qui est un grand parti associé à d`autres partis ayant plus ou moins la même grandeur que Lalit. Ces petits partis ont eu une place dans le spectrum politique au parlement parce qu`ils se sont associés à un des deux blocs traditionnels. Au niveau de Latit, nous n`avons jamais voulu nous associer à aucun des deux blocs. Les deux alliances ont une idéologie qui est en faveur du système capitaliste de l`économie du marché. Nous avons une vision qui est diamétralement opposée. Peut-être un jour, il y aura un regroupement des partis qui ont la même vision.
Ce qui explique que nous avons eu à opérer tout seul et en isolation parfois. Est-ce que les gens comprennent la justesse de notre analyse et la nécessité de nos propositions ? Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens dont nous disposons C`est ce qu`on appelle une patience révolutionnaire. Nous continuons. Cela dépend des gens à la fin. Parfois nous faisons notre autocritique. Nous croyons que nous avons raison mais n`arrivons pas à convaincre les gens. Est-ce que nos méthodes ne sont pas bonnes ? Est-ce que nous sommes trop théoriques ? Nous y réfléchissons.
Le Parlement ne vous a jamais tenté ?
Lorsque nous regardons le rôle de nos parlementaires, nous pouvons nous demander s`ils ont un impact pour faire changer quelque chose. Ils ont fait tellement de concessions que lorsqu`ils arrivent là-bas, ils ne sont pas en mesure de changer quoi que ce soit. Même les universitaires et les grands intellectuels sont pris à ce piège.
Évidemment, lorsque vous parlez au parlement, cela a une plus grande résonnance et une plus grande répercussion. Cependant, la possibilité de lutter pour quelques changements est bien limitée. Cela ne me tente pas d`être au parlement.
Le renouvellement des états-majors politiques ne s`impose-t-il pas de plus en plus ?
Cela est inévitable ! Nos dirigeants politiques approchent de leur date de péremption. Il y aura un renouvellement. Cela ne veut pas dire grand-chose parce qu`entre la première alliance bleu-blanc rouge et la deuxième génération, on ne peut dire qu`il y a eu un changement. Ce n`est qu`une autre génération de Ramgoolam, de Boolell, de Duval, de Mohamed. Il y aura peut-être une autre génération de Bérenger plus loin. Ce qu`il nous faudra, c`est un renouvellement de la culture politique.
Il nous faut réfléchir, voir comment la culture doit changer, comment le contenu doit être repensé. Personnellement, je ne sais plus quelle est la motivation des gens. Je vous donne un exemple : nous avons participé à la partielle au no 8 l`année dernière. Voilà une élection où l`enjeu n`était pas très important. Il fallait choisir entre l`oncle et le neveu. Les gens ont trouvé nécessaire d`aller voter un dimanche pour décider entre un oncle et son neveu.
Peut-on attribuer cette démarche au manque de maturité politique ?
Je pense plutôt que pendant une longue période, il y a eu une corruption du processus électoral. Cela a commencé dans les années 80.
Jusqu`à 82, il y avait un débat entre deux projets de société. Avec Anerood Jugnauth et le MSM, on a vu l`émergence d`une culture politique où pour la plupart des personnes, l`élection n`est qu`une occasion pour avoir des gains. Dans les villages, on observe la présence de "shérifs" qui déterminent un bloc de vote. Ils ont compris qu`ils pouvaient monnayer leur influence contre un gain immédiat. Ils finissent par avoir un permis ou un bail. C`est une façon de corrompre le processus électoral et une des raisons pour lesquelles des sommes colossales sont dépensées par les partis politiques.
Faut-il contrôler les finances des partis politiques ?
Oui, mais j`aurais préféré un sursaut de la part de la population. J`aurais préféré que la population regarde les élections non pas comme une occasion pour obtenir des avantages mais pour décider ce qu`il se passera dans les cinq prochaines années.
Sur la question de financement, le fait suivant démontre l`hypocrisie qui est entrée dans le système : après les prochaines élections, tous les candidats se présenteront devant un magistrat pour jurer qu`ils n`ont pas dépensé plus de Rs 150 000 ou Rs 250 000 sous serment. Il faut chercher comment appliquer la loi actuelle concernant le financement des partis... Sinon, il est inutile d`avoir une loi pour dire que les financements par les compagnies sont illégaux.
Il faut renforcer la loi afin d`élargir les pouvoirs de l`Electoral Supervisory Commission pour assurer que les élections soient free and fair. Elle pourra ainsi s`assurer que les institutions d`état, les municipalités et les administrations régionales n`interviennent pas dans le processus électoral et influencent le vote.
Nous avons un exemple flagrant où le président s`est impliqué dans la campagne. L`ESC devrait avoir les pouvoirs nécessaires pour contrôler tout cela.
Avez-vous un message en vue du scrutin du 5 mai ?
Aujourd`hui, au plus profond de lui-même, tout le monde sait que les résultats n`apporteront pas de grande différence à Maurice. Il sait qu`au niveau du parlement, il n`y a pas une opposition de fond. Utilisons cette campagne pour bâtir un mouvement, un programme, qui évoluera vers la constitution d`une véritable opposition extra-parlementaire.
Opposition extra-parlementaire
Ram Seegobin figure parmi les dirigeants politiques extra-parlementaires les plus sollicités dans le paysage politique mauricien. Connu pour ses " savates éponge ", dont il refuse de se séparer, il est présent dans tous les combats au sein de Lalit aux côtés de Linsey Collen, entre autres. Fils d`une famille de planteurs, il a fait ses études de médecine à Oxford en Grande-Bretagne. À son retour au pays, il a choisi de se consacrer aux plus démunis. Sa consultation à Bambous est très fréquentée par des gens venus de partout. Aujourd`hui à la retraite, il se consacre à la formation au sein de Lalit.
Le dirigeant de Lalit se dit heureux que les principaux thèmes défendus par son parti de gauche soient aujourd`hui repris par les principaux partis politiques, notamment la diversification agricole pour la production alimentaire, la réforme agraire, la réforme électorale de manière a enlever le système de Best Loser, la souveraineté de Maurice sur les Chagos. " Nous mènerons une campagne très dure contre le rétablissement de la peine capitale qui est une mesure rétrograde. Nous aurons une campagne sur la décriminalisation de l`avortement ", nous confie-t-il. Il est en faveur d`une politique économique alternative et milite pour le développement des énergies renouvelables, entre autres.
Son ambition, préparer une véritable opposition en dehors du parlement. " Utilisons cette campagne pour bâtir un mouvement, un programme qui évoluera en ce sens ", propose Ram Seegobin.
[Interview réalisé par Jean-Marc Poché]